Mal-aimés

Dépassons les idées reçues

Laurine Dicop

Trois grandes images nous interpellent : pour l’une effrayante, pour l’autre poétique, pour la dernière émouvante. Elles sont contredites par les légendes qui y sont associées : « De bon augure », « invasion », « érosion »…

Souvent victimes de préjugés et confondues avec les corbeaux freux, les corneilles noires participent activement à la préservation de la biodiversité. Les coccinelles sont si mignonnes, comment pourraient-elles être nuisibles ? Malgré leur aspect inoffensif, certaines d’entre elles, dites invasives, déciment les espèces locales. Les ragondins ressemblent à des peluches, mais leur prolifération est problématique, car ils déstabilisent l’écosystème aquatique en détruisant les berges des cours d’eau.

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Oiseaux de malheur », annonciateurs de mauvaises nouvelles, liés à la mort et aux ténèbres… Les oiseaux noirs sont et ont toujours été considérés comme porteurs de malheur, leur participation au bon fonctionnement de la biodiversité n’est que très rarement prise en compte.

« Les Corneilles noires et les Corbeaux freux sont des oiseaux très souvent confondus. Si leur apparence est similaire, il est cependant très facile de les différencier en les observant d’un peu plus près.

Corneilles noires

Les Corneilles noires (Corvus corone) sont des oiseaux dotés d’un bec noir, court et épais avec un culmen clairement arqué. Leur corps est trapu et doté de larges ailes, de longues griffes et d’une queue arrondie. Il est assez facile de les identifier, ils se déplacent en sautillant. 

En France, leur population est estimée entre 1 et 3 millions de couples.

Leur alimentation est assez variée, elles sont « goûte à tout » et c’est justement la raison pour laquelle elles sont très utiles. Elles sont notamment considérées comme des nettoyeuses de la nature car il leur arrive de consommer des animaux malades, faibles ou morts, ce qui limite la propagation de maladies dans l’environnement. Elles favorisent également la dispersion des graines ainsi que la régénération et la diversité végétale. Les corneilles permettent aussi de favoriser la reproduction des Faucons crécerelles et des Hiboux moyen-duc car ces rapaces ne construisent pas leurs nids eux-mêmes mais occupent d’anciens nids de corvidés.

Corbeaux freux

Les Corbeaux freux (Corvus frugilegus) sont des oiseaux dotés d’un long bec plus clair tirant vers le jaune avec le bout légèrement noir, pointu et dépourvu de plumes. Il a des ailes larges et une longue queue. Contrairement aux Corneilles noires, les Corbeaux freux se déplacent en marchant ou en se dandinant. 

En France, leur population est estimée entre 300.000 et 600.000 couples.

Leur alimentation est principalement végétarienne, elle est composée de céréales, de graines, de noix, de fruits, de vers, d’insectes et parfois de charognes. 

Les coccinelles portent bonheur, mais pas toutes ! Introduite pour la toute première fois en Europe dans les années 90 pour combattre les pucerons,

la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) est aujourd’hui devenue une réelle nuisance, que ce soit pour la coccinelle autochtone et pour l’Homme.

Coccinelle Autochtone 

La coccinelle Septempunctata, plus connue sous le nom de Coccinelle autochtone, est une espèce locale présente dans la France entière. Elle fait entre 6 et 8 mm et est reconnaissable par ses 7 points noirs et ses élytres rouge vif. 
Elle se nourrit en moyenne de 50 pucerons par jour et autres insectes ravageurs, elle participe ainsi à l’équilibre de la biodiversité. 

Coccinelle Asiatique 

La coccinelle Asiatique (Harmonia axyridis) est une espèce invasive originaire du Japon et de Chine, elle mesure entre 5 et 8 mm.

Elle est caractérisée par sa grande variété de colorations qui va de jaune à noir, en passant par l’orange et le rouge. Elle a un nombre variable de points, allant de zéro à vingt. 

Elle hiberne dans les maisons et les bâtiments où leurs excréments peuvent entraîner des contaminations. Enfin, lorsque les pucerons viennent à manquer, ces coccinelles mangent les grains de raisin et gâchent complètement le goût du vin. Beaucoup plus vorace que sa cousine locale, elle n’hésite pas à se nourrir des œufs d’autres espèces mais également de pucerons et de cochenilles, elle en ingère en moyenne entre 90 et 270 par jour. 

Des parasites sont présents dans certains de ses œufs et participent à la disparition des coccinelles autochtones. 

Ragondin

Le Ragondin fait sa toute première apparition en Europe dans les années 1880, il est importé depuis l’Amérique du Sud afin d’exploiter sa fourrure. 

Le Ragondin est un gros rongeur à l’apparence similaire au rat musqué, reconnaissable à ses quatre grandes incisives oranges. Il pèse en moyenne 7kg et son pelage est brun, son corps est terminé par une longue queue similaire à celle du rat.Il fait aujourd’hui partie des espèces « invasives » parce qu’il déstabilise l’écosystème de plusieurs manières. Les tunnels creusés le long des cours d’eau déstabilisent les terres et provoquent une érosion du terrain ainsi qu’une fragilisation des ouvrages hydrauliques. Sa consommation excessive de plantes aquatiques déstabilise l’écosystème et détruit également les nids d’oiseaux aquatiques. Il n’y a aucun prédateur naturel pour réguler sa population. 

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