Au fil des saisons

Abeille, libellule, sauterelle…

Caroline Leclère

Abeille, libellule, sauterelle… Où se cachent-elles en hiver ? Que font-elles au printemps ? Où les voir en été ?

Cherchez les sept panneaux illustrés au bord du chemin ou près de l’eau. Prenez votre smartphone et visez-les avec l’application Artivive. Vous découvrirez en réalité augmentée s’animer la vie de ces trois insectes au fil des saisons. Vous apprendrez comment la ville de Strasbourg aide à préserver cette diversité d’insectes en leur offrant des habitats adaptés et en réduisant les impacts négatifs de l’urbanisation sur l’écosystème fragile où ils se développent au sein du parc du Heyritz.

Ce projet utilise la réalité augmentée. Avant toute chose :

1. Installez l’application Artivive.

2. Acceptez que l’application utilise votre appareil photo.

3. Partez à la recherche des 7 panneaux présentant l’abeille, la libellule ou la sauterelle, en les visant avec votre smartphone !


Ressources documentaires


Références artistiques

le projet in situ

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Agrion porte-coupe


On trouve cette espèce dans l’eau à l’état de larve, puis après la métamorphose, à proximité de rivières, de lacs, d’étangs ou de mares où elle retournera pondre. Les odonates, libellules et demoiselles, sont fréquemment utilisés comme indicateur de la santé environnementale grâce à leur sensibilité à la qualité de l’habitat, leur cycle de vie amphibie, la qualité de l’air, la pollution et à la qualité de l’eau.

Printemps : naissance


C’est le moment le plus vulnérable pour les jeunes larves. Après une longue période de croissance et de diapause au fond de l’eau, elles sortent enfin pour se transformer en demoiselles. C’est pourquoi il est important de ne pas tailler les bords des rives. Les larves s’accrochent à des brins d’herbe et passent un long moment avant de muer pour se transformer. C’est à cet instant qu’elles sont aussi très sensibles aux aléas de la météo et à l’environnement qui les entoure, elles passent d’une respiration aquatique à une respiration aérienne.

Été : ponte


C’est à cette période que les femelles déposent leurs œufs dans l’eau, en surface sur des feuilles, de l’herbe ou des branchages immergés. Les œufs, ou futures larves vont rester deux à trois ans dans l’eau en passant par différentes mues et phases de développement. C’est pour cela qu’il est fondamental de laisser quelques débris de végétaux dans l’eau ou à sa surface. Les prairies urbaines sont des endroits où les végétaux flottants, morts ou en décomposition sont essentiels à la vie des insectes, mais aussi des mammifères et amphibiens.

automne : fin de vie


Les demoiselles ou libellules adultes ont une durée de vie très courte. Elles peuvent vivre deux à trois ans à l’état de larve, mais seulement quelques semaines ou quelques mois à l’âge adulte (6 semaines à 6 mois). Elles ne survivent généralement pas à la reproduction. C’est en automne qu’elles vont mourir en perdant toutes leurs couleurs. C’est pourquoi il est important de préserver les œufs pour la génération suivante. Une seule altération de leur habitat pourrait nuire à toute la future génération.

hiver : diapause


Pour mettre toutes les chances de leur côté, les œufs déposés en fin d’été ont la faculté de stopper leur croissance pour passer l’hiver, c’est la diapause. Ils se développeront et écloront au printemps suivant. Les toutes jeunes larves sont en effet très sensibles aux basses températures. Il est donc crucial de préserver l’intégrité des fonds de rivières en évitant toute altération.

Abeille charpentière


Le terme « Abeille charpentière » provient de son comportement de nidification, elles creusent le bois ou le bambou mort afin d’y entreposer leurs œufs. Cette abeille est très peu agressive envers les êtres humains. Elle est comme toutes les autres abeilles un véritable pollinisateur, elle joue donc un rôle important dans la reproduction des fleurs et des arbres.

Printemps : nidification


Au printemps, l’abeille charpentière se prépare pour une saison d’accouplement essentielle à sa survie. Entre mai et juin, ces abeilles solitaires cherchent activement un partenaire pour se reproduire. Les mâles émergent des nids et patrouillent les environs à la recherche de femelles. Les femelles, quant à elles, se préparent en construisant des nids dans le bois mort ou les tiges creuses pour accueillir leurs futurs œufs. Une fois fécondées, les femelles pondent leurs œufs dans des chambres individuelles et scellent les cellules avec de la matière végétale. C’est une période cruciale pour la population d’abeilles charpentières, car elle assure la survie de l’espèce. Il est donc important de laisser du bois mort dans les parcs et les espaces verts urbains afin de fournir des sites de nidification pour ces abeilles.

Été : pollinisation


En été, les abeilles charpentières sont tout aussi importantes que leurs homologues. Elles sont des pollinisatrices actives, parcourant les prairies à la recherche de nectar et de pollen. Leur rôle dans la pollinisation croisée est essentiel pour la reproduction des plantes à fleurs et la préservation de la biodiversité. Les fleurs et les prairies urbaines offrent un habitat riche en ressources pour les abeilles charpentières, ce qui les aide à se nourrir et à prospérer. Il est donc crucial de reconnaître leur contribution en tant que pollinisatrices et de préserver ces habitats naturels.

Automne : essaimage


En automne, les abeilles charpentières se préparent à l’essaimage, un processus vital pour la propagation de l’espèce et la colonisation de nouveaux habitats. Les jeunes abeilles émergent de leurs nids d’origine et partent à la recherche d’un nouveau site de nidification. Il est important de permettre à ces abeilles de chercher un nouveau nid sans intervention humaine. Il ne faut pas craindre de voir des essaims d’abeilles dans les prairies urbaines, mais plutôt les laisser tranquilles et leur permettre de suivre leur cycle naturel.

Hiver : hibernation


En hiver, les abeilles charpentières cherchent refuge dans le bois mort pour hiberner. Elles trouvent des fissures, des terriers ou des nids abandonnés où elles peuvent se mettre à l’abri du froid. Il est crucial de laisser du bois mort dans les parcs urbains et les prairies pour offrir des abris aux abeilles pendant cette période. En préservant ces habitats naturels, nous leur donnons la possibilité de survivre pendant l’hiver et de contribuer à la pollinisation lorsqu’elles se réveillent au printemps. Il est donc primordial de ne pas détruire le bois mort, mais plutôt de le laisser intact pour soutenir les abeilles charpentières et d’autres insectes hibernants.

Grande sauterelle verte


Elle est la plus grande sauterelle que l’on puisse voir presque partout en France, où elle était autrefois très courante. Elle a fortement régressé ou disparu dans les zones d’agriculture intensive, mais est toujours bien présente dans les lieux enherbés ou buissonnants, même le long des autoroutes. Les puissantes stridulations des mâles, émises dès juillet par temps assez chaud, sont caractéristiques. Avant la généralisation des insecticides, elle était bien connue pour se gaver de larves de doryphores, d’où son indéniable utilité.

Printemps : naissance


Au printemps, la préservation des sols joue un rôle important pour la grande sauterelle verte. C’est à ce moment-là que l’accouplement a lieu, suivi de la ponte de 100 à 150 œufs dans le sol au mois d’avril. Les œufs éclosent ensuite, et les larves passent par sept stades larvaires pendant plus d’un an avant de devenir adultes. Cette progression démontre la qualité des sols et des friches où ces sauterelles se développent, les protégeant ainsi des prédateurs. La préservation des sols est donc essentielle pour assurer leur cycle de vie.

Été : chant


En été, la grande sauterelle verte trouve refuge dans les friches, où elle se perche sur les hautes herbes. Durant cette saison, les sauterelles mâles émettent des stridulations pour attirer les femelles. Ces sons caractéristiques résonnent dans les environs jusqu’en octobre. Ainsi, les friches urbaines jouent un rôle vital en fournissant un habitat propice à ces sauterelles. Il est important de préserver ces zones, en évitant l’utilisation excessive de pesticides et en évitant de faucher les hautes herbes. Cela permet de maintenir un environnement favorable à la présence de la grande sauterelle verte.

Automne : fin de vie


En automne, certaines grandes sauterelles vertes arrivent en fin de vie. Après avoir passé plusieurs mois à se nourrir et à se reproduire, certains individus meurent naturellement. Cependant, d’autres peuvent encore se reproduire avant que les conditions hivernales ne s’installent.

Hiver : hibernation


En hiver, la grande sauterelle verte entre en hibernation pour survivre aux conditions climatiques rigoureuses. Elle se cache dans des endroits chauds et protégés, tels que les cavités du sol ou les recoins abrités. Pendant cette période, son activité est réduite au minimum et son métabolisme ralentit considérablement. Les sauterelles hibernantes attendent patiemment l’arrivée du printemps pour reprendre leur cycle de vie.

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