Chauve qui peut !
Des chauves-souris et des hommes
Coline Mestas
Pour lutter contre la pollution lumineuse et préserver l’équilibre de son milieu naturel, les éclairages artificiels du parc du Heyritz sont éteints de minuit à six heures trente du matin.
À la nuit tombée, les chauves-souris pipistrelles communes s’éveillent et prennent possession du parc. Certaines virevoltent dans un frénétique ballet aérien autour des lampadaires et se régalent des insectes attirés par la lumière. Mais ce festin aurait une fin si le service des espaces verts n’y prenait garde… Prenez votre smartphone et explorez cette allée du parc, visez les panneaux que vous apercevez avec l’application Artivive. Vous découvrirez en réalité augmentée la vie nocturne des chauves-souris pipistrelles ainsi que les implications de la pollution lumineuse sur la biodiversité.
Ce projet utilise la réalité augmentée. Avant toute chose :
1. Installez l’application Artivive.
2. Acceptez que l’application utilise votre appareil photo.
3. Partez à la recherche des cinq panneaux traitant de la pollution lumineuse, et visez-les avec votre smartphone !
Ressources documentaires
- Raphael Arlettaz, Saskia Godat, Harry Meyer, Competition for food by expanding pipistrelle bat populations (Pipistrellus pipistrellus) might contribute to the decline of lesser horseshoe bats (Rhinolophus hipposideros), Biological Conservation, Volume 93, Issue 1, 2000, pp. 55-60
- Sándor Boldogh, Dénes Dobrosi, and Peter Samu, The effects of the illumination of buildings on house-dwelling bats and its conservation consequences, Acta Chiropterologica, pp. 527–534, Museum and Institute of Zoology, 2007
- Avalon C.S. Owens, Précillia Cochard, Joanna Durrant, Bridgette Farnworth, Elizabeth K. Perkin, Brett Seymoure, Light pollution is a driver of insect declines, Biological Conservation
Volume 241, 2020
Références artistiques
- Tomi Ungerer, Les trois brigands, L’école des Loisirs, 1968
- Étienne Beck, Alionouchka, Éditions Memo, 2019
le projet in situ
en savoir plus
Chauve qui peut !
Des chauves-souris et des hommes
La Pipistrelle commune est une petite chauve-souris que l’on peut rencontrer dans nos villes et dans nos parcs. Elle apprécie les zones humides comme ici, au parc du Heyritz, à Strasbourg.
Elle mesure entre 3 et 5 cm et peut atteindre 20 cm lorsqu’elle déploie ses ailes. Elle s’oriente dans l’obscurité autant grâce à ses yeux qu’à ses oreilles.
La Pipistrelle s’éveille quelques minutes après la tombée du jour. Elle vole en zigzag pour attraper des insectes, des papillons de nuit, et des moustiques. Elle peut manger jusqu’à la moitié de son poids en une seule nuit.
On se couche ! On se lève ?
Un sommeil perturbé
La lumière artificielle simule la lumière du jour, elle se substitue aux signaux lumineux naturels qui régulent le rythme circadien de la pipistrelle. Sans ses repères, elle change son comportement, sa période de chasse, son système immunitaire en est affecté et globalement sa santé est fragilisée.
À table !
Un festin de courte durée ou Une aubaine lumineuse
Les insectes sont attirés par l’éclat des réverbères. Ainsi, les pipistrelles chassent à proximité des sources lumineuses qui augmentent la densité de proies disponibles.
Cependant, à long terme, la qualité et la disponibilité de ces dernières se réduisent, ce qui peut avoir un impact négatif sur l’alimentation et les capacités de reproduction des pipistrelles.
Par ici ? Par là !
Une navigation perturbée
La pipistrelle utilise l’écholocalisation, un sonar naturel, pour se déplacer et localiser ses proies. La lumière artificielle interfère pourtant dans ses déplacements, elle la prive de ses repères habituels et de ses habitudes de chasse.
Les enfants, on s’en va !
Des petits affaiblis
La lumière artificielle perturbe particulièrement les jeunes pipistrelles. Elle dégrade leur qualité de sommeil, ce qui les affaiblit, et peut causer des troubles de développement. De plus l’éclairage urbain attire les prédateurs dans les nurseries, menaçant la sécurité et la survie des petits.